Suggestion littéraire : Semaine du 21 juin

La force des forêts

Comité de défense et de décolonisation des territoires

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L’idée de former des comités de défense et de décolonisation des territoires est née en Gespe’gewa’gi, au Camp de la Rivière, espace de rencontre entre des groupes allochtones issus de villes et des villages coloniaux, et de membres de communautés du Gepe’gewa’gi et d’Unama’gi, Premier et Septième districts du Grand Mi’gma’gi. Inspirées par la densité de cette expérience et la puissance des barricades du Camp de la Montagne (alors démantelé), diverses bandes ont voulu donner un écho à leurs actions sur d’autres territoires. Les objectifs étaient clairs : affiner les sensibilités et construire un réseau qui rendrait plus puissants le Camp de la Rivière et les efforts de décolonisation futurs. En d’autres mots, mettre en place les conditions de possibilité objectives et subjectives de liaisons entre des mondes fracturés par le colonialisme et rendre cette liaison offensive et  dangereuse.

Depuis lors, le Camp de la Rivière s’est évaporé et les CDDT persistent : navigant entre différents modes d’organisation, ne se laissant jamais capturer, ni enfermer, dans des formes préétablies. Cette fluidité, avec ses hauts et ses bas, témoigne avant tout d’une volonté d’expérimentation. Le désir de ce projet n’ayant jamais été de former un nouveau collectif fixe qui aurait pour objet « l’environnement et sa défense ».  Il n’y a pas de « défense de l’environnement » qui serait comme un      « océan » à sauver, un ours polaire sans banquise, une forêt qui devrait retourner à « son état de nature ». Refuser cette rupture moderne/coloniale entre un humain qui s’arrache au reste par la force de la pensée, signifie pour nous refuser la base même sur laquelle prend pied le désastre civilisationnel. La question des assemblages, des relationalités, et de la réciprocité qu’ils sous-tendent sont au coeur de cette expérimentation. Il a toujours ainsi pour nous plutôt été question de développer sur plusieurs territoires les complicités et affinités nécessaires à l’effondrement du monde moderne colonial.

Traduction